Vallée des Roses

lundi 11 mars 2019
par  François DART
popularité : 37%

Roses ou Roseaux

Force est de dire que Roseaux me semble le plus probable,

n’en déplaise à quelques personnes qui préfèreraient le contraire.

Tant est si bien que les quelques rosiers de Rosendaël, sur la côoture du cimetière, une variété qui représente pour moi tout un passé et un véritable patrimoine, j’en ai fait des greffons, sur des tiges d’églantiers prélevées dans les fortifications de Bergues, toujours est il qu’ils ont fait les frais de la rénovation alors qu’ils pouvaient être préservés, juste avec un peu de respect de la nature et du patrimoine ... mais à notre époque ...

JPEG - 47.3 ko

Qu’il me tient au coeur ce joli "Val des Roses".

Pays où tu naquis sous les brumes du Nord.

Ses parfums capiteux se mèlaient en accord

Aux salines senteurs par les sables moroses

Que le vent blesse et mord.

JPEG - 233.8 ko

Des roses à foison, des fleurs épanouies

Naissant au vent glacial de la mer accouru

Emaillaient les jardins d’un décor imprévu

Sous un ciel de grisaille où se fondaient les pluies.

Bien maussade et bourru.

JPEG - 31.8 ko

Rouges tuiles aux toits sur un fond de turquoise.

Naines blanches maisons aux coquets volets verts.

Portillons accueillants et battants grands ouverts

Se jouaient des éclats de frondaisons soumoises

Sous d’aimables couverts.

JPEG - 36.3 ko

Adossés au pignon. en espaliers. la vigne

Et le rosier grimpant étalaient leur rameau.

Des bouquets d’aubépine encadraient le tableau

Qu’un soleil radieux marquait de son insigne

En jouant sur l’ormeau.

JPEG - 34.4 ko

Tu prisais à loisir la floraison magique

Qui. s’incrustant partout jaillissait du sablon

Et ces fleurs au jardin. ces roses au balcon

Te présentaient leur coeur d’un air énigmatique.

Celui de ton Vallon.

Gratienne Denière-Soyez

(Aux hasards du destin)


JPEG - 25.1 ko

Rosendael ou la Vallée des roses

En 1944, fuyant Dunkerque, la jeune Sophie-Marcelle Poirier débarque en Avignon.

A la Libération, « dans un de ces petits bals de plein air, un soir, sous les flonflons de la place des Carmes, Marcelle croise un de ces charmeurs que l’on suit tranquillement et qui vous mènent devant monsieur le curé… » Pour l’état civil il est Roger Joseph Mathieu.

Un drôle d’univers sucré que Marcelle, la « chti », découvre et donnera à goûter à ses enfants ; toutes ces fleurs de Provence dont elle deviendrait la sève nourricière.

A commencer par le premier d’entre eux, une fille, Mireille la bien-nommée en ce pays-ci. Marcelle et Roger dûment épousaillés, accordons à présent à l’enfant le droit de paraître.

Délaissée par sa génitrice dès après sa naissance dans un petit bourg du Nord – Rosendael (« La Vallée des roses ») -, elle fut élevée à Dunkerque par sa grand-mère.

A cette misère morale vint bientôt s’ajouter la symphonie délétère des canons et des bombes.

En une nuit, en mai 1940, la vieille femme et l’enfant perdirent leur petite maison, ce refuge affectif qui avait redonné à Marcelle un sens à son existence. Pour la grand-mère, âgée de quatre-vingt-douze ans, ce fut l’hospice, puis la mort, quatre mois plus tard. Sans ressources, sinistrée et à nouveau orpheline, Marcelle tenta de retrouver sa mère en retournant dans le café où celle-ci était censée oeuvrer en qualité de serveuse. Volatilisée, cette chère maman.

La suite, nous la connaissons : Marcelle débarque à Avignon en 1944, dégote un premier emploi à la mairie où on lui confie le soin d’établir les cartes de tickets de pain, fait la connaissance de Roger, découvre émerveillée l’atelier de son beau-père, près du cimetière de la ville et, éprise autant que rassurée, se laisse épouser, puis devient mère pour la première fois.

Source : E. Bonini « La véritable MM » (Editions Pygmalion)


Navigation

Articles de la rubrique